Source [Boulevard Voltaire] Dans la crise entre les États-Unis et l’Iran, on n’entend pas la voix de la diplomatie française, ni celle de l’Union européenne.
Explications de Jérôme Rivière, pour qui la France doit retrouver « sa place de puissance d’équilibre et de médiation » sur la scène internationale.
Alors que la crise se poursuit entre les États-Unis et l’Iran, on a du mal à entendre la parole de l’Union européenne. Vos collègues eurodéputés n’arrivent-ils pas à se mettre d’accord pour parler d’une seule voix ?
Je pense que la diplomatie n’est pas l’affaire de l’Union européenne, mais l’affaire des nations. Ce qui m’inquiète le plus c’est qu’on n’entend pas non plus la voix de la France. Je crois que dans cette région particulière, où tous les jours il se passe des événements que l’on pourrait commenter, la diplomatie française doit reprendre en compte ce qui la caractérise. La France est avant tout une puissance d’équilibre et de médiation.
À ce titre, trois principes doivent guider notre diplomatie.
Le premier est le respect de l’intégrité territoriale des États. Sur ces sujets nous devons être intraitables.
Le deuxième pilier de cette diplomatie est la lutte contre l’islamisme radical. Pas seulement le terrorisme, mais l’ensemble des chaînes de radicalisation qu’elles soient sunnites ou chiites.
Enfin, ce qui est important dans cette région c’est la défense des minorités chrétiennes. Ces minorités sont de véritables ponts de civilisation entre la France et cette région du monde particulièrement compliquée.
Emmanuel Macron s’était entretenu avec le président de l’Iran pour essayer de faire baisser cette tension entre les deux États. Cela n’a pas empêché l’Iran de bombarder les bases américaines. Est-ce un désaveu de la parole du président de la République ou Emmanuel Macron est-il trop isolé pour pouvoir peser comme la France pouvait le faire à l’époque ?
Il est isolé et décrédibilisé parce qu’il ne respecte pas ces trois piliers y compris sur le territoire national. En France, nous ne luttons pas contre l’islam radical. Comment voulez-vous qu’il soit pris au sérieux sur le terrain international. L’islamisme radical se développe à une rapidité invraisemblable depuis qu’il est élu président de la République. Nous n’avons rien fait pour défendre les minorités chrétiennes, comment voulez-vous que l’on soit entendu ?
La parole d’Emmanuel Macron est la parole d’un président démonétisé. C’est particulièrement inquiétant. La France doit retrouver cette place de puissance d’équilibre et de médiation.
Si aucune parole officielle de l’Union européenne n’est entendue, ce sujet est-il une préoccupation au Parlement européen ?
Je crois que des gens agissent dans le cadre des nations. Marine le Pen s’est exprimée ce matin en rappelant quelle devait être la position de la France. Je crois que c’est une région extrêmement compliquée dans laquelle les politiques ne doivent pas être des commentateurs, mais doivent proposer des solutions. Des États doivent être respectés. L’intégrité territoriale de l’Irak doit pouvoir être respectée. Une région est en train d’être particulièrement abîmée par la montée de tous les islamismes qu’ils soient encore une fois sunnites ou chiites, comme c’est le cas en Iran.
Selon vous, on ne peut peser sur la scène internationale si on n’a pas réglé nos propres problèmes intérieurs liés à ce terrorisme.
Exactement ! Comment voulez-vous être crédible sur la scène internationale quand vous n’êtes pas capable de régler la situation qui présente les mêmes enjeux sur le plan national. Au Parlement européen et à l’initiative du groupe du Rassemblement national, nous créons une délégation chargée de la protection des minorités chrétiennes. Nous faisons entendre cet aspect important de la diplomatie française au sein de l’Union européenne. C’est concret et efficace.
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