Source [Le Figaro] Dans un entretien exclusif au Figaro, Natalia Soljenitsyne évoque le gigantesque travail littéraire et historique de son mari dans l'identification des causes de la tragédie russe. Mais aussi la relation de celui-ci avec la France, qu'il appelait sa «patrie inattendue».
Alors qu'on s'apprête à célébrer le 100e anniversaire de la naissance de l'auteur de L'Archipel du goulag, sa femme qui fut aussi sa complice intellectuelle se livre dans un entretien exclusif au Figaro. Elle évoque le gigantesque travail littéraire et historique de son mari dans l'identification des causes de la tragédie russe. Elle rappelle qu'Alexandre Soljenitsyne, s'il s'est battu toute sa vie contre le totalitarisme, était partisan d'un pouvoir fort en Russie. Ce qui explique sans doute la sympathie que lui porte Vladimir Poutine. Déplorant l'humiliation qu'a subie la Russie dans les années 1990, elle considère que «la Crimée est russe» mais que le Kremlin n'aurait jamais dû se mêler du Donbass. Elle regrette l'initiative du président Emmanuel Macron qui a boudé au Salon du livre le pavillon russe (qui était invité d'honneur) et affirme que la Russie a besoin d'aide plutôt que de condescendance.
LE FIGARO. - Vous avez partagé votre vie avec Alexandre Soljenitsyne, l'une des personnalités les plus importantes du XXe siècle, l'homme qui a détruit le communisme avec sa plume. Que retenez-vous de cette vie extraordinaire?
Natalia SOLJENITSYNE. - Tout a été important, vraiment tout. Les circonstances de notre vie ont été très difficiles. Mais entre nous, c'était le bonheur! Vraiment! Tout autour, les choses étaient compliquées, mais nous avons traversé ces difficultés ensemble. On n'était pas d'accord sur certains choix tactiques, et avec mon tempérament contestataire, je lui tenais tête. Mais nous avons toujours été d'accord sur l'essentiel, les choses stratégiques. Je pense que nous avons eu tous les deux beaucoup de chance. On me demande souvent: était-ce dur de vivre avec un tel homme, si tendu vers son but, si concentré sur les grandes choses? Est-ce dur de dormir avec un génie? Je pense qu'il n'y a pas de règle et que cela dépend des deux parties! Pour moi, c'était à la fois naturel et passionnant. Les limitations qui nous étaient imposées me paraissaient acceptables car il y avait un but beaucoup plus grand à atteindre, pour lequel nous nous battions.
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