Source [Boulevard Voltaire] : C'est peu dire que les explications du ministre de l'Intérieur et du ministre des Sports auront déçu. Appelé à s'expliquer devant la Commission des lois au Sénat, ce 1er juin au soir, sur le désastre de la finale de football de samedi soir, Gérald Darmanin n'a rien concédé ou presque. Un bloc de mauvaise foi et de déni de réalité. Lorsqu'un élu s'apprête à biaiser, il dit les mots que le ministre de l'Intérieur a prononcés dès le début de son intervention : « Le gouvernement n'a rien à cacher pour expliquer ce qui s'est passé. » Tout de même, du bout des lèvres admet-il qu'il est « évident que cette fête du sport a été gâchée ». Un peu, c'est vrai. Le ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra enverra ses pensées, ses regrets, non sans remarquer que les difficultés ont été grandes avec les supporters de Liverpool et inexistantes avec les supporters espagnols. Maudits Anglais !
Il cite Mitterrand, Gérald Darmanin : « Il n'est point d'honneur sans difficultés. » La France a honte et Darmanin évoque son honneur. On en a terminé pour les regrets et les excuses. C'est court, très court. Le ministre relance alors sa marotte et reprend le discours qu'il tient depuis le début de cette crise. La France a eu peu de temps pour organiser cette finale. La grève de la RATP fut malvenue. Il avait mis sur le terrain 6.800 policiers, un record selon le ministre qui se lance dans une interminable explication sur la menace des faux billets. 2.889 faux billets ont été scannés. Il campe sur les 30.000 à 40.000 personnes sans billets ou non pourvus de billets. Il rappelle les 81 interpellations au Stade de France, les 113 intervenues à Paris. « Les décisions prises ont permis de sauver des vies », répète Darmanin. Amélie Oudéa-Castéra égraine, elle, la liste des événements sportifs qui se sont... bien passés : la Rider Cup, le handball, la Coupe du monde de football féminine, Roland-Garros. On se pince...
Mais les supporters, dépouillés, frappés, volés, cette honte rouge pour la France ? Ces unes de la presse anglaise. Ces agressions sexuelles évoquées par Le Figaro. Darmanin n'en parle pas. Il a pris des leçons chez le président de la République. Tout va bien. Tout de même, les sénateurs insistent. Alors apparaît, splendide, clair, évident, le déni de réalité du macronisme dans toute sa pureté, accompagné de la culpabilisation de celui qui a vu et de l'interdit lancé à celui qui oserait un constat clair. Il est presque 19 heures, Gérald Darmanin aborde enfin, contraint et forcé, le calvaire d'insécurité vécu par les spectateurs du match. Il admet « une délinquance d'opportunité » - comprendre une délinquance marginale, « difficile à mesurer », dit-il.
La suite, c'est l'indignation. Non pas contre les malfaiteurs, non, contre ceux qui... les dénoncent ! Le ministre stigmatise, des accents de regrets dans la voix, « une essentialisation de la délinquance », il dénonce « des liens très nauséabonds » et des propos « déplacés ». « J'ai le droit d'être choqué », dit-il. Choqué. Le ministre de l'Intérieur est donc « choqué » par ceux qui dénoncent l'impéritie du ministre et de son gouvernement face à l'immigration et ses conséquences sécuritaires. Pour éviter ce choc préjudiciable à sa santé, refaisons carrément l'histoire à sa place : dans quelques semaines, le gouvernement racontera peut-être comment les spectateurs anglais et espagnols furent accueillis par de jeunes Françaises en costume traditionnel portant bouquets, accompagnées de fanfares réservées aux hôtes de marque.
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