La question migratoire a été reléguée au second plan de l’actualité politique à la faveur de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. Le sujet n’en demeure pas moins au cœur de nos vies et s’il peut être évincé des gros titres, il constitue néanmoins une lame de fonds qui se rappelle à notre « bon souvenir » de manière épisodique.
Insécurité et prosélytisme
Le phénomène migratoire revient au cœur de l’actualité en ce début d’automne. La question des vêtements islamiques dans les établissements scolaires est la conséquence presque naturelle de l’arrivée massive d’extra-européens sur notre sol. Le port du voile et de tenues particulières permet, le temps de quelques débats, de rapprocher une droite identitaire d’une gauche laïcarde dans une alliance contre-nature qui ne grandit personne et focalise sur la question religieuse (en l’occurrence l’islam) qui n’est pas la racine du problème mais une conséquence.
La prolifération de symboles islamiques dans nos sociétés est le résultat d’une immigration massive qui, elle, s’est développée au nom de profits économiques de court-terme appuyés par une pensée magique : « l’intégration-assimilation ». Il ne s’agit pas ici de faire le procès de l’immigration qui, par ailleurs, est inhérente à l’Histoire de l’humanité mais plus simplement de rappeler qu’elle produit certains des problèmes majeurs de notre temps. La récente flambée de violence dans la ville de Nantes est ainsi indissociable du phénomène migratoire comme l’a récemment rappelé le patron du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau. Les attentats terroristes qu’a connus la France au cours des dernières décennies sont aussi dans l’immense majorité des cas liés à la présence d’individus issus de l’immigration.
Humanité et identité
La question migratoire a longtemps été l’apanage du seul Front National. Quand Nicolas Sarkozy s’en est emparée, il l’a emporté mais son quinquennat a produit une déception à la hauteur des attentes que ses électeurs avaient placées en lui. Comme Jacques Chirac en son temps, le président Sarkozy s’est cyniquement servi de ce problème plus qu’il n’a souhaité le résoudre. Et pourtant, il existe bien un problème migratoire qui mérite d’être traité non pas avec caricatures et slogans mais avec des solutions parfois innovantes et une certaine mesure. Crier à la guerre civilisationnelle et au « grand remplacement » ne résoudra pas les problèmes induits par l’immigration et place ce sujet comme le seul déterminant alors qu’il doit être traité à travers une refondation politique globale. Comment lutter contre un phénomène de substitution de population sans encourager la natalité pour les nôtres ? Comment lutter contre l’avènement de religions étrangères si l’on ne s’investit pas dans nos propres communautés ? Plus généralement, il convient probablement de repenser les mots pour décrire les maux, renoncer à des provocations et des éléments de langage qui s’avèrent surtout blessants pour des personnes plus qu’utiles à une cause. En somme, il conviendrait d’aller au plus utile pour un sujet qui n’a plus besoin d’être mis au cœur du débat par des polémiques stériles puisqu’il y revient toujours d’une manière ou d’une autre.
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