Les dispositifs en faveur de la natalité présentés par le président illustrent les contradictions profondes d’Emmanuel Macron. Un homme qui aime l’Europe mais dirige la France, parle d’enfants mais est incapable d’en avoir.
En présentant au Figaro les contours du futur congé naissance, le président s’est une nouvelle fois illustré par la discordance de son propos. Celui qui a poussé la PMA sans père entend désormais « responsabiliser » les pères en imposant un improbable « devoir de visite ». Empruntant le principe de « responsabilité », il semble vouloir séduire un électorat plutôt droitier mais « en même temps » il veut généraliser la Procréation Médicalement Assisté… Le plus jeune président de la Vème République, le seul à ne pas avoir eu d’enfants, s’imagine en champion de la natalité. Il parle même de « réarmement démographique ». Venant de sa part, c’est un peu comme si un objecteur de conscience vous apprenait à tirer.
Gabriel Attal, son nouveau fusible au gouvernement, a bien appris la leçon. Comme son mentor, il emploie des expressions vidées de sens notamment quand il parle de « nos jeunes », clin d’œil à un électorat retraité parfois sensible à l’avenir des jeunes générations.
Cette propension à surjouer la moindre réforme et à se complaire dans une communication guerrière peine à combler la contradiction permanente de ces personnalités politiques.
La question primordiale de la natalité ne les intéresse pas et surtout ils ne la comprennent pas. Convaincus par le marché et le progrès technique, ces personnes ne croient pas en l’Homme, une défiance vis-à-vis de l’humanité même qui s’exprime par l’absence d’élan vital, un élan vital qui caractérise pourtant toutes les espèces. Le déluge qu’ils laisseront après eux sera pour les enfants des autres.
D’un point de vue plus pratique, les propositions avancées par le président pour relancer la natalité seront inopérantes. L’héritage de François Hollande en matière de sabordage des aides familiales est trop lourd et il faudrait rompre avec ce qu’est incapable de faire Emmanuel Macron.
La suppression du quotient familial en 2015 rend plus difficile le développement d’une natalité forte chez les classes moyennes. La notion même de famille nombreuse est abandonnée peu à peu notamment du fait des délires malthusiens de quelques donneurs de leçon écologistes, qui par ailleurs ne se dérangent pas pour se reproduire.
Dès lors, la seule issue pour l’Etat français en matière de dynamique démographique semble être l’immigration avec ce qu’elle implique, tant en matière de déracinement que de conséquences conflictuelles…
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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