Maintenue comme chef de gouvernement, Elisabeth Borne a pu procéder à un remaniement a minima selon le désir du président de la république. En évacuant quelques importuns et en opérant des ajustements de personnes, elle s’inscrit dans une certaine forme de continuité…
Essentiellement trois sortis et une entrée remarquée
Les mouvements les plus importants concernent le secrétaire d’Etat Marlène Schiappa, le ministre de l’Education Pap Ndiaye et celui de la Santé François Braun. Trois ministres qu’on disait partants et qui ont bel et bien été débarqués. Le ministre de l’Education est remplacé par une figure du macronisme : Gabriel Attal. Le ministère de la Santé échoit à Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet d’Elisabeth Borne et farouche défenseur de l’euthanasie. On notera autrement l’arrivée d’Aurore Bergé, transfuge des Républicains et coutumière des retournements de veste. Elle quitte la présidence du groupe de la majorité à l’Assemblée pour le ministère des Solidarités.
Le président veut en garder sous la semelle
En ne procédant pas à un changement d’ampleur et en conservant son Premier ministre, Emmanuel Macron garde des munitions pour la suite du quinquennat. En milieu de parcours, il pourrait être tenté de faire un virage en nommant Gérald Darmanin ou un élément plus droitier afin de tenter d’essorer la droite parlementaire. En effet, le président a déjà récupéré tout ce qu’il pouvait de la gauche socialiste qui a constitué le plus gros de ses troupes depuis 2017. Affaiblissant considérablement le PS au niveau national, il a aussi ébranlé la droite LR mais pourrait disposer de davantage de marge de manœuvre de ce côté de l’échiquier et jouer sur l’idée d’un affrontement de centre élargi contre les « extrêmes » c’est-à-dire la Nupes et le RN. Grand remaniement ou dissolution, les quatre années de présidence à venir nous le diront. Le scénario n’est pas encore écrit et Emmanuel Macron devra composer avec les imprévus.
Après un an, le président semble déjà très éprouvé par ce second quinquennat qui se déroule dans un climat de tension parlementaire et social sans précédent. Ce nouveau quinquennat est également marqué par les émeutes qui ont eu cours en banlieue. Le chemin reste long jusqu’à 2027 et il conviendra de voir si le sortant désire se trouver un successeur.
Olivier Frèrejacques
Délégué général de Liberté Politique
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