Grande « tricheuse » ou bouc émissaire: quel rôle la Chine joue-t-elle vraiment dans la mondialisation ?

Source [Causeur] : Souvent désignée comme la grande tricheuse du commerce international, la Chine est au cœur d’un débat passionné entre stratégie industrielle et respect des règles. Entre fantasmes occidentaux, protectionnisme déguisé et performances économiques impressionnantes, que disent vraiment les faits ? Deux visions s'affrontent.

Atlantico : La Chine est souvent critiquée aux Etats-Unis concernant les bienfaits liés à la mondialisation ou sur le respect des règles du commerce international. La Chine est-elle une tricheuse en matière de mondialisation ?

Don Diego De La Vega : Il faut d’abord s’entendre sur ce qu’on entend par « tricherie » dans le commerce international. Ce serait, par exemple, un pays qui ne ferait pas partie de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui aurait refusé d’y adhérer et n’en appliquerait donc pas les règles. Cela pourrait aussi concerner un pays qui serait régulièrement condamné par l’OMC ou même davantage que ses partenaires. Le premier critère ne s’applique pas à la Chine. Elle est membre de l’OMC et a respecté les règles de cette institution et fait même figure de bon élève. La Chine obtient plus souvent gain de cause devant l’OMC qu’elle n’est condamnée. Cela lui coûte cher, car elle a dû lutter activement contre tous ceux qui enfreignaient les règles : les copieurs, ceux qui ne respectaient pas les licences, les marques, les franchises. La Chine a dû mener un combat contre la contrefaçon, contre la fabrication de faux sacs Hermès, de faux Vuitton. Cela lui a coûté énormément et la Chine paie des sommes considérables en licences. Les produits Disney, Apple, entre autres, ne sont pas contrefaits. La Chine paie chaque année d'importants droits de propriété intellectuelle. C’est d’ailleurs pour cela que sa balance des services est très déficitaire.

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