
Source [Atlantico] : Une récente enquête de la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques (Drees) documente en chiffres la crise des urgences qui sévit aujourd’hui en France. En dix ans, la situation s'est très nettement dégradée.
Atlantico : Une récente enquête de la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques (Drees) documente en chiffres la crise des urgences qui sévit aujourd’hui en France. Les temps de passage s’y font de plus en plus longs (la moitié excède trois heures), les patients sont moins souvent hospitalisés… Faut-il penser qu’il s’agit d’une fatalité ? N’existe-t-il pas, pourtant, un certain nombre de solutions qu’il serait théoriquement possible de mettre en place ?
Guy-André Pelouze : La crise des urgences n’est pas nécessairement une fatalité. Il est encore possible d’éviter l’effondrement, mais il faudrait faire vite. Et, pour y arriver, il existe effectivement un certain nombre de solutions auxquelles nous pourrions penser. Certaines, cela va sans dire, ne plairont pas vraiment à la gauche puisqu’il est aujourd’hui indispensable de revoir à la baisse le potentiomètre de la demande, ce qui passe par une politique discriminante. Ce que je veux dire par là, c’est bien qu’il faudra nécessairement trier les patients : un certain nombre d’entre eux n’ont tout simplement rien à faire aux urgences. Les chiffres avancés par la Cour des comptes, dans son rapport de novembre 2024, sont particulièrement parlants : un peu plus de 70 % des passages aux urgences concernaient des cas peu graves ou peu urgents (classés CCMU 1 et 2). Dans le détail, 16,2 % des passages aux urgences de l’année 2022 ne nécessitaient pas d’actes complémentaires (CCMU 1), 55,6 % nécessitaient un acte complémentaire mais l’état du patient était stable (CCMU 2). 17,3 % des patients étaient dans un état instable sans mise en jeu du pronostic vital à court terme (CCMU 3), et pour 1,4 % d’entre eux, le pronostic vital était engagé, avec nécessité de prise en charge en réanimation (CCMU 4). Il va de soi que, parmi ces patients, un nombre conséquent ne devrait pas se retrouver aux urgences.
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