Source [Boulevard Voltaire] : Il y a les grèves, les retards, les fameux « incidents d’exploitation », tous ces inconvénients que connaissent les usagers de la SNCF et des transports locaux.
Ce matin, dès 8 h, « des centaines de militants de Reconquête déployés dans soixante gares », d’après un cadre du parti, ont distribué des tracts et alerté l’opinion sur un autre fléau hélas prégnant et autrement plus grave : l’insécurité explosive dans ces mêmes transports. Le président du parti et ancien candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour était présent, ce matin, gare du Nord à Paris, avec ses militants. « Je ne veux plus que les Français et surtout les Françaises soient obligés de s’adapter quand ils sortent », a notamment déclaré l’ancien journaliste du Figaro.
L’insécurité dans les transports, une réalité !
En 2021, les chiffres de la Place Beauvau sont sans appel. 122.000 agressions ont été recensées, c’est-à-dire en moyenne 330 par jour. Les chiffres avancés par Le Figaro en septembre 2022 permettent de préciser la réalité ville par ville. La région lyonnaise fait notamment figure de mauvaise élève : Villeurbanne (+53 %) et Lyon (+45 %) sont en tête du classement des villes où les violences dans les transports ont le plus augmenté.
« S’il y a bien une chose constante dans les transports, et peu importe le contexte, c'est l'insécurité », réagit par téléphone le président de Génération Z Stanislas Rigault. Le jeune militant et candidat malheureux à l’élection législative en juin dernier dans le Vaucluse se félicite de la bonne tenue de cette opération : « Nous sommes la seule force politique à pouvoir mobiliser aussi massivement », se réjouit-il. Revendiquant « 100 000 militants » un an après l’aventure présidentielle malheureuse d’Éric Zemmour, les cadres du parti comptent bien peser sur le sujet de l’insécurité pour l’heure absent d’un débat public focalisé sur la réforme des retraites. Réforme qui a reçu par ailleurs le soutien de M. Zemmour. Estimant que ceux qui « sont pour la retraite à 60 ans sont irresponsables », l’ancien journaliste a estimé que « nous [les Français] ne travaillons pas assez ». Une position qui tranche avec l’opposition qu’incarnent le RN et la NUPES à l’Assemblée nationale.
L’insécurité : le créneau de Reconquête
En mettant l'accent sur l’insécurité dans les transports dans lesquels 71 % des auteurs de vols avec violences en Île-de-France sont étrangers et 61 % des auteurs d'agressions sexuelles sont étrangers (ministère de l’Intérieur), l’ancien polémiste renoue avec ses sujets de prédilection. Au fond, Zemmour creuse inlassablement son sillon irrigué par une actualité de faits divers sanglants dans lesquels viennent s’abreuver les commentateurs, tous bords confondus. Au point de s’enfermer dans un couloir ? Rigault n’est pas de cet avis : « Récemment, on a publié une tribune sur le pouvoir d’achat, on a reçu des artisans, on a mené une action contre les zones à faibles émissions, on a été sur le terrain auprès de ceux qui souffrent de la situation sociale. Non, on ne fait pas que cela », affirme le président des jeunes du mouvement qui rappelle l’aspect emblématique de la gare du Nord devant laquelle s’est rendu Éric Zemmour : « une attaque à l’arme blanche y a fait de nombreux blessés quelques jours auparavant », rappelle-t-il.
Reconquête et le RN sur deux lignes parallèles
Certains y voient une lutte fratricide. Dans l’entourage de Marine Le Pen, quelques-uns se sont jurés « de les "tuer" un par un ». Chez Reconquête, d’autres critiquent, acerbes, l’action politique des élus du RN à l’Assemblée et regrettent leur absence dans la rue, notamment pendant la manifestation en l’honneur de la mémoire de la petite Lola. « On avait l’occasion d’être dans une forme d’unité et au lieu de ça, on a été face à une instrumentalisation y compris de la part du RN pour faire leur petit truc dans leur coin », rappelait sur BV la vice-présidente du parti, Marion Maréchal. « On est là pour déposer des amendements, pas des noms de domaine », avait grincé un député du RN. Pour autant, existe un autre point de vue : l’un dans la rue, l’autre dans les institutions. On ne peut pas parler de tandem, tant les blessures entre ces deux familles sont profondes, mais on peut néanmoins parler de deux lignes parallèles n’ayant pas vocation à se rejoindre pour l’instant. Et l’autre certitude est simple : les deux combats s’abreuvent mutuellement.
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