Source [Atlantico] : La BCE veut tellement montrer qu'elle est indépendante qu’elle est dans une logique de « sadomonétarisme » qui est une perversion du monétarisme d'origine.
Atlantico : Est-ce que le fait que la BCE retarde les baisses de taux alors que l'inflation baisse ne risque-t-il pas de nuire à la capacité de l'Europe à investir dans sa survie géopolitique ?
Don Diego De La Vega : La crise du crédit, la crise immobilière et la crise industrielle ont duré plus longtemps que prévu donc cela a limité la croissance en Europe. Nous sommes maintenant au 23e mois de la récession industrielle en Europe. C’est très lié à cette politique de hausse des taux, qui est un facteur important car ça limite déjà la croissance et les perspectives d'exister dans les 10 prochains mois. Chaque mois passé avec des taux directeur à 4%, ça engendre des problèmes, ça engendre des distorsions financières, ce qui fait courir des risques à tout le système. Nous n’avons pas besoin d'en rajouter dans l'idée que cela va contraindre nos investissements verts ou nos investissements géopolitiques pour l'Ukraine. Sur le plan macroéconomique, la hausse des taux fait déjà des ravages, et pas seulement en Allemagne, il n’y a pratiquement pas de croissance en zone euro depuis bientôt 2 ans. Je ne pense pas que le maintien de taux de directeur très élevé, soit là contrainte numéro un qui nous empêche de déployer de l'argent dans le domaine de la défense. Au contraire c'est parce que nous ne sommes pas sûr de pouvoir gagner militairement sur le front ukrainien et nous n’avons pas envie de nettoyer les finances publiques, ce qui permettrait de trouver 20, 30 ou 40 milliards supplémentaires pour l'Ukraine. En France il y a 1 100 milliards d'euros chaque année, pour les dépenses publiques, ce qui nous permet de pouvoir trouver une démarche de manœuvre de 20 ou 30 milliards si on fait des petits efforts de productivité. Le problème étant que nous ne souhaitons pas réellement développer le budget de la défense et donc nous prenons en prétexte le fait que les taux soient très élevés.
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