Source [Contrepoints] Le « monde d’après » loin d’être enchanteur, serait encore plus centralisateur si on se fie à ses promoteurs.
Maintenant, nous ne pouvons plus l’ignorer : l’État français ne nous protège pas des risques réels. Notre système de santé qui, selon ses défenseurs, fait l’envie du monde entier s’est montré moins efficace que d’autres face à l’épidémie du Covid-19.
Sans parler de la comparaison avec des pays asiatiques, rompus à la manœuvre car ayant eu à lutter contre le SRAS, la comparaison avec l’Allemagne est accablante. Nous avons davantage de dépenses publiques par habitant en matière de santé, mais moins de lits de soins intensifs par habitant, moins d’appareils IRM par million d’habitants… On peut multiplier les critères.
Ce que nous avons en abondance, en revanche, c’est de la bureaucratie non soignante. Ceux qui sont avides de preuves et d’argument détaillés pourront compulser l’étude de l’IREF. Les pressés se contenteront de Paris-Match.
D’une façon générale, aussi, les États les moins centralisés s’en sont plutôt mieux sortis ; certains médecins sont passés outre les consignes officielles pour le plus grand bien de leur population. C’est le cas de la Corée du Sud.
Sans surprise, la décentralisation, les initiatives individuelles, la responsabilisation se sont avérées plus efficaces que la rigidité bureaucratique et l’entrave aux initiatives individuelles.
Le « monde d’après », pour reprendre l’expression des intellectuels qui ne risquent jamais leur peau, devrait donc être davantage de tout ce qui ne fonctionne pas : davantage de fédéralisme, de centralisation, de dettes mutualisées prémisses à un vrai gouvernement fédéral européen, comme nous l’explique Libération qui se réjouit que la machine soit lancée :
« Lorsque l’Allemagne s’est ralliée, le 18 mai, à l’idée française de créer une dette commune, la presse anglo-américaine a évoqué un « moment hamiltonien » pour l’Europe. Il s’agit d’une référence à Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor des tout jeunes États-Unis, qui a réussi, en 1790, à convaincre le Congrès de créer une dette fédérale, ce qui a fait basculer la confédération américaine dans le fédéralisme. C’est exactement le même chemin qu’est en train de suivre l’Union. »
Quel bienfait nous apporterait un fédéralisme européen ? Plus de protection, plus d’efficacité ? Les événements récents nous prouvent l’inverse. Un fédéralisme européen nous éloignerait encore plus de la démocratie directe.
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