Source [Valeurs actuelles] Cinquante ans jour pour jour après la mort du Général de Gaulle, Marion Maréchal nous délivre sa vision de cet homme complexe. Sans complaisance, ni acrimonie. Tribune.
De Gaulle est mort depuis cinquante ans. Pourtant son ombre envahissante continue de planer sur la vie politique française. Le gaullisme aurait pu sombrer dans la nécrologie politique et pourtant cet ombre fait référence, elle distribue des brevets de respectabilité aux héritiers auto-proclamés, elle demeure une boussole politique, elle organise la vie politique et scinde la droite en deux. D’aucuns continuent de faire parler le général depuis sa tombe pour interdire à certains, comme le RN, de s’emparer de cet héritage, oubliant un peu vite que l’UMP est le fruit de la fusion du RPR et de l’UDF où les anti-gaullistes étaient nombreux…
De Gaulle fait l’unanimité, trop souvent par conformisme et par cynisme, sans que la plupart ne sachent donner les raisons pour lesquelles ils participent de cette unanimité. Les mêmes effaceront opportunément tout ce que l’homme a pu avoir de complexe pour l’élever au rang de mythe pur, oubliant par exemple, qu’avant de le combattre, Charles de Gaulle fut aussi un ami et un admirateur de Philippe Pétain, héros de Verdun.
Je n’aime pas me réfugier dans la référence au gaullisme. Pour une raison simple : son invocation permanente a malheureusement contribué, selon moi, à la vider de sa substance au même titre que les fameuses “valeurs de République”. Gauche, droite, centre, fédéralistes et souverainistes, libéraux et socialistes, tout le monde se revendique “gaulliste”, comme tout le monde s’affirme “républicain”.
Il est vrai que de Gaulle fait figure de géant à l’aune des nains politiques qui l’ont suivi. Chacun y trouve de quoi l’aimer : le goût de l’indépendance nationale, la ferveur du patriotisme, l’équilibre géopolitique, la persévérance face à la barbarie, le courage de la résistance, la sobriété du style politique, la vision institutionnelle, le talent littéraire. Quiconque a lu Au fil de l’épée y découvre l’âme trempé du chef, de cette race d’Homme si particulière qui possède une connaissance intime de l’âme humaine, le goût du temps long et les grandes leçons de l’Histoire.
La patriote que je suis ne peut rester indifférente devant les grands mérites du Général: réussir à installer la France vaincue à la table des vainqueurs à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, refuser de commémorer le débarquement américain signifiant ainsi son rejet de la dépendance transatlantique, sa vision confédérale de l’Europe respectueuse des Nations, son réflexe du recours au peuple, que soit par l’élection au suffrage universel direct du Président ou le référendum.
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