Source [Le Salon Beige] En ce 20 mars 2018, LyonMag revient sur l’élection de Charles Millon le 20 mars 1998 avec les voix des élus régionaux du FN, évènement qui entraîna sa suspension immédiate de l'UDF et ferma définitivement toute possibilité d'une union intelligente des droites. Jacques Chirac et les leaders de l'époque, dont Alain Juppé, portent une responsabilité écrasante dans cette capitulation face au terrorisme intellectuel de la gauche et de la bien-pensance.
"Mars 1998, la France est dirigée depuis près de trois ans par Jacques Chirac. Charles Millon, lui, est à la tête du conseil régional de Rhône-Alpes depuis 1988 et vient de quitter son poste de ministre de la Défense. Il se présente à sa propre succession en 1998. Son principal opposant se nomme Jean-Jack Queyranne, élu du Parti Socialiste (PS) et secrétaire d'État à l'Outre-mer. C’est donc un duel droite-gauche en bonne et due forme (...) En Rhône-Alpes, le résultat du scrutin offre une égalité parfaite entre les partis de centre-droit et de gauche : 60 sièges chacun. Le Front National, dont Bruno Gollnisch est le secrétaire général, obtient 35 sièges (...)
Alors membre du conseil régional sous l’étiquette de la gauche plurielle, Thierry Braillard se souvient d’une tendance de certains membres de l’alliance RPR-UDF à faire tomber la barrière idéologique avec le parti alors dirigé par Jean-Marie Le Pen : "Il y avait déjà un fort courant à droite qui était d’accord pour travailler avec le Front National", estime l’ancien secrétaire d’Etat aux Sports. C'est à ce moment là que le tournant de l'élection a lieu. Le mercredi 18 mars, deux jours avant le scrutin, Bruno Gollnisch, représentant le Front National, se déplace à Lyon depuis Paris à la demande de Charles Millon pour le rencontrer (...)
Le vendredi 20 mars, c'est le grand jour à l'Hôtel de Région de Charbonnières-les-Bains. À l'issue de cette journée, Charles Millon est définitivement élu président de la région Rhône-Alpes (...) À l'issue du premier tour, les deux hommes sont à égalité avec 61 suffrages. Bruno Gollnisch obtient lui ses 35 voix du parti FN, son parti fera office de juge-arbitre dans cette élection. Alors que les trois candidats sont encore en lice pour le second tour, Bruno Gollnisch prend alors la parole en pleine séance pour souligner les similitudes entre son programme et celui de Charles Millon. Il invite ensuite tous ses élus à le suivre et à voter en faveur du président sortant. Il n'y a alors plus aucun suspense et Charles Millon se dirige vers un nouveau mandat en tant que président du conseil régional de Rhône-Alpes (...°
Le Président de la République, Jacques Chirac, est lui averti de l'alliance en cours entre le FN et les membres de droite. Il appelle son ancien ministre de la Défense et lui indique qu'il est en train de faire "une connerie" (...) Les réactions à cette élection ne se font pas attendre : "L'acceptation des voix du Front national est une faute politique grave", fait part Raymond Barre. Jean-Jack Queyranne indique lui que la droite est "l'otage du FN". A Belley où Charles Millon est maire, plusieurs habitants manifestent pour obtenir sa démission (...) Or l’UDF, craignant les conséquences d’une alliance perçue comme dangereuse, décide de séparer de Charles Millon (...)"
En 1998, après deux septennats de François Mitterrand, pourtant chaotiques avec ces deux cohabitations, la gauche avait réussi à terroriser la droite parlementaire par la manipulation des esprits, par la maîtrise des médias et du monde culturel et par la grande imposture de l'antiracisme, si bien dénoncé aujourd'hui par Eric Zemmour. La droite de l'époque n'a pas su être courageuse et placer l'intérêt de la France au-dessus des egos et carrières individuelles. Plus elle attend, plus la gauche enfonce son empreinte intellectuelle et plus l'union des droites s'éloigne alors que les électeurs LR et FN n'attendent que ça !.
En 2018, la droite ne s'est toujours pas relevée de cette faiblesse...
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