Source [Boulevard Voltaire] Au cours des quatre jours d’âpres négociations à Bruxelles sur le plan de relance européen, les médias ont beaucoup insisté sur les divergences entre les pays frugaux du nord de l’Union européenne et les gaspilleurs du sud. Mais il y avait un autre enjeu, dans cette affaire. Les États dit progressistes prétendaient conditionner le versement des aides, subventions et prêts au respect de ce qu’ils appellent les valeurs de l’Union européenne.
Viktor Orbán avait indiqué qu’il opposerait son veto à tout plan conditionnant le versement des aides à des critères idéologiques. Si l’on en croit la presse hongroise, la pro-gouvernementale qui se réjouit et celle d’opposition qui se désole, ou même le Spiegel allemand qui parle de victoire du Premier ministre hongrois, les progressistes ont dû abandonner leurs exigences relatives à l’accueil des migrants et à l’État de droit.
Quelques jours auparavant, lors d’une visioconférence des Premiers ministres de Hongrie, Serbie et Slovénie, animée par le député européen LR Bellamy – mais oui, il existe encore quelques membres de LR acceptant de fréquenter ces populistes –, Orbán avait présenté sa vision sur l’avenir de l’Union européenne après avoir dressé un bilan que l’on pourrait qualifier de globalement négatif, comme le rapporte L’Opinion, un recul sur le plan démographique comme sur le plan économique, ainsi qu’une gestion inappropriée des dernières grandes crises.
Lors de la crise financière de 2008, l’Ouest a préféré sauver l’État-providence alors qu’en Europe centrale, on a cherché à sauver l’emploi. Ensuite, en 2015, l’Occident a considéré l’afflux d’immigrés comme une solution à son problème démographique, tandis qu’en Europe centrale, on a refusé de vivre avec des gens aux coutumes radicalement différentes.
Pour Orbán, il y a donc deux conceptions différentes dans l’Union européenne. Une conception qualifiée de progressiste mettant en avant le multiculturalisme et les migrations, soutenant une politique anti-familiale, souhaitant se débarrasser du concept d’État-nation et oubliant nos origines chrétiennes. Une conception qui a malheureusement contaminé une fraction du Parti populaire européen dont sont membres le Fidesz d’Orbán et le LR de Bellamy. Mais il existe une autre conception de l’avenir de l’Europe qui repose sur la culture chrétienne, engagée en faveur de la famille comme l’élément fondamental de la société et considérant l’identité nationale comme une valeur qui doit être préservée.
Pour Orbán, l’Occident ne peut pas imposer sa vision, il doit tolérer les différences. Les pays européens doivent collaborer dans les domaines où les approches de l’Est et de l’Ouest se rejoignent – c’est le cas pour la coopération économique et le renforcement de la compétitivité commune. Par contre, dans le domaine sociétal, l’Union européenne doit se résigner et admettre qu’à l’Est, on ne veut pas des hordes d’immigrés, des zones de non-droit, des juges cléments envers les délinquants, d’une presse unanimement au service du progressisme, du mariage homosexuel, etc.
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