Source [Le Figaro] Les propos d’Audrey Pulvar sur les réunions non mixtes fragilisent la maire de Paris et ses ambitions pour 2022.
Silence. Impossible dimanche de joindre quelques proches d’Anne Hidalgo. Les téléphones sonnent dans le vide. Les SMS sont laconiques: «Pas de réactions à ce stade.» Ou tout juste un smiley, pour signifier qu’on ne parlera pas. Dans un cercle plus large, quelques langues se délient. Elles croient savoir que la maire de Paris a été très vite sinon immédiatement saisie de l’écart d’Audrey Pulvar, son adjointe en charge de l’agriculture. «La maire n’a pas pu ne pas être secouée par cette phrase aberrante sur le silence des Blancs, qui ne correspond absolument pas à ce qu’elle dit depuis le début de ce débat empoisonné», avance un membre de l’équipe municipale. Il rajoute: «Nous sommes forcément agacés, gênés. Nous n’oublions pas comment Claude Bartolone a perdu la région en 2015.»
Or il se trouve que la campagne des régionales est une étape cruciale pour Anne Hidalgo dans sa route vers la présidentielle. Même si ses équipes stratégiques, depuis peu, avaient tendance à vouloir détacher les campagnes, la maire de Paris espère au moins d’Audrey Pulvar qu’elle arrive sinon en première position, au moins en tête de la gauche, devant le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, Julien Bayou, et la députée de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, candidate des Insoumis. Jusqu’ici, l’équipe de Pulvar, surfant sur leur proposition phare de gratuité des transports, était la seule à gauche, à incarner la ligne républicaine et laïque de la direction du PS et d’Hidalgo. Son directeur de campagne, Rachid Temal, en étant un fervent défenseur.
Avec sa déclaration samedi, les lignes se brouillent sérieusement et fragilisent la maire de Paris, qui avait justement choisi d’affronter les écologistes sur ce terrain. Récemment, elle a aussi soutenu l’écrivaine Rachel Khan au cœur d’une polémique sur son livre Racée (L’Observatoire) et à la tête d’un institut culturel de Paris. Dans un portrait de son adjoint à la francophonie, Arnaud Ngatcha, elle a encore jugé à son sujet et à celui de Rachel Khan, qu’ils incarnent «à partir de leur histoire, de leur parcours, une volonté farouche d’exister, de lutter contre les discriminations, pour obtenir l’égalité. Leur quête, c’est l’égalité entre tous les enfants de la République, pas la différence.»
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