Source [Le Salon Beige] Extrait d’un entretien de l’auteur du Cabinet des antiques paru dans France Catholique et reproduit ici :
La laïcité ne permet-elle pas d’assurer une certaine neutralité de l’État ?
L’État français n’est pas neutre, il est athée. Quand le ministre de l’Intérieur et des Cultes Gérald Darmanin affirme que tout croyant doit reconnaître que la loi civile passe devant la loi de Dieu, il proclame le principe d’un athéisme d’État. Qui peut penser en effet que quelqu’un qui croit en un Dieu créateur du ciel et de la terre, puisse aussi penser que la loi de Dieu est inférieure à celle de Monsieur Darmanin ? Ce qu’il nous demande, n’est certes pas de cesser de croire en Dieu mais de nous comporter comme si nous n’y croyions pas. Cette tendance s’est manifestée, pendant les confinements, lorsque l’État a décrété que la messe était une activité « non essentielle ». Elle ne l’était qu’au regard de l’absence de Dieu qui est au cœur de l’État.
Dans ce cas, quelle attitude l’État doit-il adopter face aux religions ?
Il serait d’abord nécessaire de reconnaître que le christianisme a été constitutif de notre peuple. Le peuple français est né de la conversion de Clovis, c’est-à-dire de la conversion des barbares francs au catholicisme romain, ce qui leur a permis de se marier avec les Gallo-Romains chrétiens. L’envahisseur a choisi la religion des vaincus et la fusion des deux peuples s’est faite, à tel point qu’en deux générations, il était impossible de distinguer les Francs des Gallo-romains ! Le peuple français est né de l’unité de religion. Toute l’histoire de France a été charpentée par le catholicisme. Considérer le catholicisme comme une religion parmi d’autres à égalité avec l’islam, c’est dès lors se moquer du monde. C’est nier ce qu’est l’identité même de la France. Nous ne sommes pas un peuple venu de nulle part, constitué par vagues d’immigrés de toutes religions, réunis par une même adhésion à la laïcité et aux valeurs de la République ! Cette histoire ne correspond à aucune réalité.
La France peut-elle subsister en étant religieusement divisée ?
Nous sommes un pays de culture et d’origine catholique dont la majorité des ressortissants sont désormais agnostiques. La question se pose donc de savoir comment préserver un pays façonné par le christianisme en promouvant l’athéisme. Notre unité est en outre mise en cause par la présence d’une minorité agressive issue d’un islam qui, historiquement a toujours été hostile au christianisme, religion constitutive de la France. Or, l’accord des âmes est nécessaire à l’unité d’un pays et cet accord n’est jamais plus solide que lorsqu’il est cimenté par une religion commune.
Comment pourrions-nous retrouver cette unité ?
Dans le cadre d’une société ethniquement et culturellement divisée, il n’y a pas d’autre possibilité de renouer avec l’unité que par l’assimilation. Elle suppose que nous soyons capables de proposer aux nouveaux venus de partager notre patrimoine et les trésors dont nous avons hérité. Pour survivre, il faut savoir qui nous sommes, renouer avec notre héritage chrétien et sa richesse sidérante, entretenir à son égard une piété filiale pour, enfin, renouer avec l’envie de le transmettre. C’est le premier acte nécessaire à toute renaissance. C’est parce que nous aurons renoué avec ce patrimoine que nous pourrons le partager avec ceux des nouveaux venus qui sont destinés à rester. La conversion appartient certes au secret des âmes et on ne peut pas en faire un programme politique, et ce d’autant moins que l’Église paraît elle-même peu enthousiaste devant cette mission. Mais la priorité serait d’essayer de donner, par l’école, les médias, la culture, l’amour du patrimoine chrétien. Si nous n’essayons pas cela, tout sera perdu. […]
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