Source [Boulevard Voltaire] Richard Ferrand rattrape in extremis le pavé lancé par Gérald Darmanin avant qu’il n’aille s’écraser dans la soupière de quelque imam vindicatif. La présence de rayons communautaires dans les grandes surfaces ne le choque en rien. Voilà. En tant que Breton, lui-même s’approvisionne aux rayons proposant des produits bretons : galettes, kouign-amann, porc égorgé le groin tourné vers Concarneau et autres curiosités culinaires de l’ouest de la France. « Quand je fais mes courses, je vais au rayon produits bretons, parce que je suis breton. Et je vais vers les produits du terroir », confie-t-il à Jean-Jacques Bourdin. Un poisson pêché en Méditerranée ? Plutôt mourir de faim ! Les sourates bretonnes ne tolèrent aucun écart alimentaire.
Au micro de RMC, le président de l’Assemblée nationale n’hésite pas à mettre sur le même plan les produits du terroir avec une alimentation de nature confessionnelle. Prêt à toutes les confusions pour ne pas froisser l’électorat musulman. Déjà à plat ventre au lendemain de l’hommage au professeur assassiné. Le TGV de la soumission arrive en gare de Brest, tout le monde descend !
Mais pourquoi n’est-il pas venu rendre visite à Bourdin en tenue folklorique ? Richard Ferrand regrette cette bévue. Chapeau rond, cornemuse en bandoulière… Sa démonstration en eût été plus probante. Mais il a un autre argument de poids qui va détourner définitivement le pavé Darmanin de sa trajectoire. Non, il ne parlera pas de ces extrémistes cancalais qui ouvrent les huîtres sans étourdissement préalable, il a plus convaincant : « Moi, dans ma circonscription à Chateaulin, il y a une grande entreprise qui exporte 500.000 tonnes de poulets par an vers l’Arabie saoudite et c’est du poulet halal. » Preuve en est, mon bon Bourdin, que le halal ne pose aucun problème en Arabie saoudite. Autre chose ?
Apercevant la mine perplexe de son interlocuteur, le démonstrateur en robot-mixer poursuit : « Alors je constate que quand ça permet à des filières entières de vivre, à des entreprises de prospérer, eh bien, on considère qu’on s’adapte à la demande du marché, donc ce n’est pas un sujet. »
Pour les besoins de sa mauvaise foi, le perché de l’Assemblée a pris soin de donner un exemple que les frères Bogdanov situent à douze années-lumière de la problématique soulevée par le ministre de l’Intérieur. Sans aucun lien avec le sujet, nous voilà informés que des entreprises françaises, dont certaines situées en Bretagne, exportent des produits adaptés aux pays demandeurs. Un saut d’obstacles digne des concours hippiques et à l’arrivée duquel l’auditeur musulman ressort indemne. Sans aucune égratignure malgré les contorsions du cheval.
À la suite de cette interview spatiale, les hypermarchés français signalent aux consommateurs que les démonstrations de Richard Ferrand ont été déplacées vers le rayon bricolage. Entre les tournevis et les tapis de prière.
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