Un vent de lassitude souffle, très souvent, sur l’actualité. La guerre en Ukraine, l’inflation, l’insécurité sont autant de voyants au rouge qui pourraient nous décourager. Et pourtant les combats continuent, les victoires décisives s’obtiennent dans le temps long.
Une excuse pour ne rien faire
C’est un refrain de plus en plus courant : « je ne veux pas avoir d’enfant dans un monde pareil ». Le monde serait dans un état de déliquescence tel que transmettre la vie deviendrait criminel ! Un constat pour le moins déconcertant et alimenté par l’ascèse reproductrice envisagée par certaines franges extrêmes de l’écologisme. Si le monde occidental contemporain est frappé de nombreuses tares et que des sommets de dégénérescence semblent être sans cesse atteints, il convient néanmoins de prendre du recul, concevoir ce qui relève de la mode et ce qui va vraiment imprégner la société. Et même à considérer le pire pour demain, ce pire n’est pas intégral et il nous revient de créer nos isolats. Nos communautés (Église, écoles, associations, parfois même vie de quartier…) sont le lieu d’expression d’une vitalité dans le chaos et doivent être des citadelles pour permettre aux générations à venir de se construire. Il convient d’entretenir et de protéger ces lieux de vie.
L’espérance n’est pas une naïveté de chrétiens
« Agis comme si tout dépendait de toi, en sachant qu’en réalité tout dépend de Dieu ». Cette phrase de Saint Ignace de Loyola semble assez bien guider l’attitude à avoir face à l’adversité. Mener le combat est une nécessité même si celui-ci semble perdu d’avance. Nous n’avons pas à notre connaissance tous les tenants des luttes en cours et l’imprévu peut s’avérer profitable. Une large partie des évènements actuels nous dépassent et se concentrer dessus relève trop souvent de la perte de temps. Très concrètement, nous n’avons aucune prise sur la guerre en Ukraine mais nous avons les moyens de créer des écoles hors-contrat ; nous n’avons que peu de prise sur les élections nationales, mais plus de marge de manœuvre localement !
Loin de se prendre pour un dernier carré, il faut admettre que notre combat est minoritaire et qu’il ne peut souvent s’inscrire que dans un terrain de jeu limité. Il s’agit d’occuper ce terrain.
En outre, il nous faut garder à l’esprit l’inégalité des aspirations. L’essentiel pour un chrétien est le Salut et donc le service de Dieu, viennent ensuite nos contingences terrestres familiales puis communautaires au sens plus large.
Olivier Frèrejacques
Délégué général de Liberté Politique
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