Source [Causeur] Déboulonner les statues de personnages “controversés”, c’est le nouveau hobby de bobos qui voient dans la défense des “racisés” un combat indépassable. Alors que tout n’est pas à décrier dans l’héritage colonial.
La dernière mode en date en France est de partir à l’assaut des statues des grands héros français. Colbert, Faidherbe et Gallieni, entre autres. On les accuse d’avoir tué des Africains et d’avoir à rendre des comptes pour cela à titre posthume. Ceux qui pratiquent ce nouveau sport n’ont pas conscience du ridicule de leur situation, ni du danger qu’il y a ouvrir la boîte de Pandore des blessures coloniales.
Tout d’abord, l’Afrique et les Africains n’ont rien demandé à personne. Ils n’ont pas exigé que la France face acte de contrition car ils ne veulent pas traiter avec des partenaires qui sont à genoux. Si on avait daigné leur demander leur avis (mais qui se soucie de l’opinion des Africains ?), ils auraient répondu que l’avenir est le seul horizon qui en vaille la peine. L’Afrique joue gros, elle doit exprimer son immense potentiel au moment même où sa population explose et que la Chine l’incite à se spécialiser dans les activités extractives. En d’autres termes, l’Afrique n’a pas de temps pour la repentance.
Les Africains ont tourné la page de la colonisation dès les années 1960 en s’agrippant à la langue française comme un héritage inaliénable. Ils auraient pu défaire les frontières rectilignes et arbitraires tracées par les méchants colons, ils ne l’ont pas fait car il n’y avait peut-être pas mieux à faire pour épouser l’ultra-diversité ethnique et linguistique des populations. Cerise sur le gâteau : à peine la France partie que, par millions, Arabes et Africains ont pris le chemin de l’Hexagone pour s’y installer. Pourquoi personne ne s’est accroché aux basques des Ottomans lors de leur départ du monde arabe il y a exactement cent ans ? Il y a peut-être une raison : il y a colonialisme et colonialisme, même si le simple fait de coloniser est une idée absurde et un acte d’oppression.
Ensuite, pourquoi s’en prendre à Gallieni et ne pas faire le procès de ses soldats ? Tous ou presque étaient noirs (Sénégalais, Maliens) ou musulmans (Algérie notamment). La colonisation de Madagascar comme de l’Afrique entière est une autre histoire de la guerre du sud contre le sud. Réveiller ce souvenir ne serait pas rendre service à un continent en mal d’unité.
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