Source [Atlantico] Un sondage Ifop place Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la prochaine élection présidentielle en 2022, loin devant tous les autres concurrents. Si en apparence, la situation politique conduit à un match retour entre les deux protagonistes de l’édition précédente, plusieurs points laissent imaginer un tout autre scénario.
Le rapport de force évalué par le sondage Ifop publié le 22 juin dernier ne diffère pas de celui de l’enquête précédente menée en octobre 2019, bien que le contexte ait largement évolué avec la crise sanitaire à laquelle s’ajoute une inévitable crise économique et sociale. Cela peut s’expliquer notamment par une cristallisation des supporters du camp présidentiel comme de ceux de Marine Le Pen. D’un côté, ceux qui était déjà convaincu par le président de la République le reste, et ceux qui s’opposait déjà à lui, continue à le faire. Le premier enseignement du sondage est que la crise sanitaire n’a pas bouleversé cette équation.
Toutefois, plusieurs signaux d’alerte se posent à la fois pour Emmanuel Macron et pour Marine Le Pen à deux ans de l’échéance présidentielle. Les Français ne souhaitent pas dans une large majorité (80%) un duel entre ces deux personnalités, comme le soulignait un sondage Elabe publié en février dernier. Cette donnée peut être mise en lien avec un sondage du même type réalisé sous le quinquennat précédent qui révélait que 75% des Français ne souhaitaient pas d’un duel entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. De plus, des indications permettent de souligner les faiblesses d’un hypothétique match retour.
Avant chaque élection présidentielle, le score de Marine Le Pen estimé par les sondages bénéficie de sa notoriété nationale et du flou qui entoure le choix du candidat de l’opposition. Lors des précédentes élections, à une année de l’échéance, la candidate du Rassemblement nationale obtenait ainsi systématiquement des sondages plus favorables que son score final. En avril 2011, Harris Interactive et OpinionWay laissait entrevoir la possibilité pour elle d’accéder au second tour de l’élection présidentielle de 2012, ce qui ne fut plus le cas après la désignation de François Hollande, vainqueur de la primaire socialiste en 2011. De même pour l’élection présidentielle 2017, Marine Le Pen était régulièrement testé aux alentours de 30% avant de retomber progressivement à 21% suite à la désignation de François Fillon en novembre 2016.
De plus, l’accession au second tour de l’élection présidentielle pour Marine Le Pen devait conduire dans la logique de l’élection présidentielle à deux tours, à son inscription comme la principale opposante à Emmanuel Macron. Cette stature aurait pu conduire son parti à bénéficier ainsi de la prime qui profitent aux partis d’opposition lors des scrutins locaux et obtenir de meilleurs résultats aux élections intermédiaires. Pourtant, les résultats des dernières élections européennes et des élections municipales ne reflètent pas une progression mais, au mieux, une stagnation du Rassemblement national en comparaison avec les scrutins de 2014.
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