Source [Causeur] La nouvelle gauche et le camp des « progressistes » apparaissent de plus en plus comme les probables perdants de l’après-Covid-19. Voici pourquoi.
Il est devenu banal de dire que le monde ne sera plus jamais le même après la crise du Covid-19. Le monde n’est en fait déjà plus pareil avec le retour forcé des États: l’Occident repense sa relation avec le reste de la planète, en particulier avec la Chine dont les mensonges sont de plus en plus évidents. Les frontières se sont réimposées avec un naturel déconcertant, la mondialisation est pointée du doigt et d’aucuns voient poétiquement dans la crise une revanche de la nature sur l’humanité dominatrice. Les repères des individus ont été complètement chamboulés, de même que ceux de leurs dirigeants dont le pouvoir augmente à vue d’œil de manière inquiétante.
Si nous sommes tous déstabilisés, étourdis, fragilisés par la situation, des courants politiques sortiront gagnants et perdants de l’après-Covid-19. La droite libérale et libre-échangiste est déjà fortement remise en question pour des raisons évidentes. Au sortir de la crise, le commerce entre les pays devrait être mieux régulé – la circulation des personnes le sera peut-être mieux aussi –, mais il sera impossible d’abolir complètement les échanges internationaux. Les pays chercheront à retrouver en partie au moins leur souveraineté sanitaire et alimentaire, dans un contexte de nouvelles tensions interétatiques.
Mais la plus grande perdante sera sans doute la gauche bien-pensante dont les lubies apparaissent comme de plus en plus futiles et insignifiantes. Ces dernières années, la nouvelle gauche a battu des records de déconnexion avec la population, allant jusqu’à faire des toilettes «non genrées» un véritable idéal politique. En liguant un vaste ensemble de groupes les uns contre les autres, ce courant est même parvenu à mettre en péril la cohésion sociale, plus que jamais nécessaire en temps de crise. Paradoxalement, la gauche bien-pensante a développé une philosophie à la fois hyper-individualiste et communautariste très nocive pour le vivre-ensemble, une sorte de je-me-moi à saveur identitaire et clanique. Avec le Covid-19, le temps est à l’union des forces, et non à la division de la société en tribus ethniques, culturelles, religieuses et sexuelles.
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