
La fête de l’Aïd, célébrée par les communautés musulmanes en France, a constitué une véritable démonstration de force en cette année 2025. Des photos prises dans toutes les grandes villes du pays, montrant des foules majoritairement masculines clôturant la période du Ramadan, ont inondé les réseaux sociaux. Face aux bouleversements démographiques que traverse la France, alors que le pays est secoué par des tensions ethniques, culturelles et religieuses croissantes, les questions liées à l’immigration deviennent de plus en plus incontournables.
Le sujet occupe une place centrale dans les médias, bien plus que lorsqu’il fut popularisé par Jean-Marie Le Pen il y a plusieurs décennies. L’immigration est un carburant électoral pour le Rassemblement national, une « chance pour la France » pour la gauche social-écologiste, et un segment électoral pour les Insoumis. Aujourd’hui, nul ne peut nier que le visage du pays a été profondément transformé par l’arrivée massive de populations originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Au-delà de la question religieuse, les différences ethnoculturelles engendrent des tensions inévitables. L’actualité quotidienne regorge d’exemples illustrant ce phénomène, qu’il devient impossible de passer sous silence.
Face à ce changement partiel de population et à ce bouleversement culturel, accentué par une américanisation des modes de vie, les partis politiques, si prompts à dénoncer le phénomène migratoire, peinent à proposer des mesures à la hauteur de l’enjeu.
Les droites dans l’impasse
L’immense majorité des droites, du centre-droit à Reconquête!, s’accroche encore aux notions illusoires d’assimilation et d’intégration. La première nie la composante ethnique historique du peuple français et des peuples européens ; la seconde se révèle inopérante face à l’ampleur des mouvements migratoires et à la densité des « communautés » étrangères présentes en France. La notion de « remigration », développée en France par Laurent Ozon et revendiquée aujourd’hui par les nationalistes allemands de l’AfD, consiste, en résumé, à encourager le plus grand nombre à retourner dans son pays d’origine. L’idée peut sembler absurde ou irréalisable, mais elle ne l’est pas davantage que celle qui prétend inculquer une culture française ou européenne à des populations mahométanes ou subsahariennes. Vouloir assimiler ou intégrer revient par ailleurs à promouvoir une rupture avec les racines de ces peuples, ce qui est discutable.
Des mesures incitatives et humaines
Une politique audacieuse en matière d’immigration nécessitera une rupture avec les slogans républicains d’intégration, d’assimilation ou, dans leur version marketing, de « vivre-ensemble ». Il ne s’agit pas ici d’adopter des postures provocatrices, comme les « déportations » prônées par Donald Trump, mais d’envisager des solutions pacifiques et humanistes pour répondre à un problème qui concerne autant les autochtones que les allogènes, qu’ils soient nés en France ou non.
Les États scandinaves, comme la Finlande, ont ainsi mis en place des aides au retour. Celles-ci peuvent atteindre l’équivalent de 44 000 euros au Danemark et incluent parfois, en Finlande, une assistance à la réintégration, avec notamment une aide au logement dans le pays d’origine. De telles mesures incitatives, encadrées par des coopérations avec les États de retour, auraient un coût financier élevé, mais elles peuvent mettre fin à des situations qui ne satisfont personne. Évidemment, une pareille politique ne pourrait être mise en œuvre qu’avec une réforme stricte des règles de nationalité et une politique migratoire intransigeante.
Cette remigration paraît néanmoins bien plus complexe dans un pays comme la France que dans les pays suscités, notre nation connaissant une immigration plus ancienne : 3 à 4 générations, et surtout plus massive.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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