Source [Atlantico] Emmanuel Macron attache une grande importance au décor. Et Berd'huis, village du département de l'Orne, avec son école modèle (connectée), est devenu, le temps d'un show présidentiel, le symbole de la France rurale qui s'en sort.
Le Président de la République ne pouvait pas choisir une commune qui va mal puisqu'il ne croit pas à la fracture entre la France des villes et la France des champs. Mais il y a partout des retraités qui voient leurs revenus (-souvent maigres), rognés par la hausse de la CSG...A ceux là Emmanuel Macron est venu dire "Merci" d'avoir accepté (sans faire trop de bruit), de mettre la main au portefeuille, tout en les assurant qu'il n'a jamais pris "un retraité pour un portefeuille"...
Pour une vache à lait peut être, grinceront les mécontents pour rester dans l'ambiance du Perche... Le chef de l'Etat les invite à patienter : leur manque à gagner mensuel sera compensé par la baisse de la taxe d'habitation annuelle. Et le manque à gagner des communes sera compensé à l'euro près par l"Etat... Parole de président. C'est aux téléspectateurs fidèles du Journal de 13H de TF1, et à tous ceux qui rentrent ou qui sont à la maison à l'heure du déjeuner, que le Président de la République était censé s'adresser à l'occasion de cette séquence.
Pour eux, la première chaine française a donc actualisé "La Petite maison dans la Prairie"... A Berd'huis Emmanuel Macron est venu porter sa bonne parole, rassurer les inquiets, et inviter les Français à l'effort...
La France rurale n'est pas contente de la future limitation de vitesse sur les routes départementales ? Ce n'est qu'une expérimentation de deux ans; si cela ne marche pas, on reviendra dessus. Les EHPAD et les hôpitaux en crise ? On va s'en occuper, l'Etat va investir quinze milliards et un plan est en préparation pour réorganiser les maisons de retraite... Les services publics se raréfient dans les zones rurales, des classes qui sont supprimées ici et là dans les écoles ? Pas à Berd'huis, certes, mais ailleurs ? ... Il y aura 32.000 élèves en moins à la rentrée prochaine, plaide Emmanuel Macron, donc il faut s'adapter... et il invite tout le monde à se mettre autour d'une table ... Et puis il y a cette grève de la SNCF qui plombe l'ambiance. Le Président est catégorique : il faut ré-for-mer : "on a besoin d'un chemin de fer français fort, la réforme va le renforcer "...
Pour convaincre une opinion sceptique qui s'interroge sur les intentions du gouvernement, lui, le petit fils de cheminot, tente d'apporter quelques assurances : la SNCF restera une "entreprise publique à capitaux 100% Français". Oui, mais la dette ? La réponse est vague "elle sera progressivement reprise". Car Emmanuel Macron préfère parler des investissements à venir : 10 millions par jour, promet-il ... oui, mais les investissements ce n'est pas la reprise de la dette ..... "Je demande des efforts à un peu tout le monde pour construire le chemin de fer de demain...j'appelle au calme. La bonne réponse n'est pas d'arrêter la réforme mais de la faire ensemble". On ne parle plus des privilégiés mais la réforme sera menée jusqu'au bout ...
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