Après la France, l’Autriche. Après Paris, Vienne. Une terrible attaque terroriste vient de frapper, en plusieurs points, la capitale autrichienne, faisant plusieurs morts et un grand nombre de blessés selon un bilan encore malheureusement provisoire. L’attaque est survenue lors du dernier soir d’insouciance, avant la fermeture des bars et des restaurants qui se préparait pour cause de coronavirus.
Quelle cible ? Même s’il y a eu des tirs près de la synagogue, il faudra se dispenser de la compassion facile et du couplet sur l’antisémitisme : le grand rabbin de Vienne est lui-même parfaitement conscient que la communauté juive n’était pas la cible prioritaire des attaques. Mais les plus désappointés sont certainement les bien-pensants de France et de Navarre, drapés dans leur orgueil républicain. Cette fois, ils en sont pour leurs frais. Non, ce qui est attaqué n’est pas, au choix, Voltaire et Rousseau, la laïcité à la française, les valeurs de la République ou la liberté d’expression à la sauce Charlie. Au contraire, les terroristes islamistes ont choisi de frapper la civilisation chrétienne de l’Europe en son cœur.
Le symbole de l’Autriche et de sa capitale, Vienne, est puissant. Aux yeux de l’histoire récente, Sebastian Kurz, chancelier de la République fédérale, fut le premier des dirigeants européens à envoyer son soutien à la France à la suite de l’assassinat de Samuel Paty. Mais plus fondamentalement, l’Autriche représente la puissance chrétienne par excellence, dont la mission fut pendant des siècles de repousser l’invasion musulmane manifestée par les coups de boutoir de l’empire ottoman. L’Autriche sait, plus que tout autre pays européen, ce que signifie avoir ses territoires envahis par une autre civilisation, une autre religion qui vise à vous dominer et vous soumettre. Vienne eut à subir à de multiples reprises un siège devant ses murs, en 1529, et surtout, en 1683, quand les forces combinées du Saint-Empire et de la Pologne tinrent victorieusement tête aux troupes du sultan qui, si elles avaient vaincu, auraient tenté de submerger l’Europe, pour l’islamiser par le fer et par le feu.
Il est donc plus que temps de regarder la réalité en face, et cette fois, non plus dans l’étroite limite de notre hexagone macronien, mais au niveau européen. Nous sommes dans une guerre de civilisation, et les événements de Vienne en sont une nouvelle preuve dramatique et éclatante. Notre ennemi de toujours, l’islamisme conquérant, s’attaque à l’Europe parce qu’elle est chrétienne. Depuis des décennies, les bureaucrates bruxellois relayés par les politiciens de tous bords s’acharnent à construire une Europe sans identité et sans âme. Les frontières sont grand-ouvertes, on nous vante les mérites de l’espace Schengen, qui n’est qu’une gigantesque passoire à terroristes au service du matérialisme du marché. Mais les faits sont cruels, et condamnent cette Europe à mort, à plus ou moins brève échéance.
L’Autriche est en contact étroit de pays qui savent très bien où se trouvent l’avenir et le bon sens : Pologne, Tchéquie, Slovaquie, et Hongrie. Ces pays ne cessent de tirer la sonnette d’alarme, au grand dam des pseudo-élites européennes, sur les dérives de l’immigration incontrôlée. Les faits leur donnent indubitablement raison, et ils montrent le chemin à suivre.
Pour finir, nous aimerions rappeler que le pape Jean-Paul II avait donné comme saint patron des hommes politiques européens l’empereur Charles d’Autriche. Tout un symbole : le chef d’un empire multiséculaire, fier de sa foi. Un programme qu’il ferait bon de garder à l’esprit pour le mettre en œuvre, et éviter ainsi notre submersion définitive.
François Billot de Lochner
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