
La bataille politico-culturelle qui se joue sous nos yeux est marquée par une domination persistante de la gauche sur la droite. Des thèmes parasitaires comme le racisme, le féminisme et les interminables débats mémoriels servent régulièrement de prétextes à des affrontements pénibles, où la droite recule et finit par assimiler des concepts et des contre-vérités. Bien que des lignes commencent à bouger ces derniers temps, le chemin reste long avant de se libérer de l’hégémonie culturelle gauchiste.
Un combat historique et lexical
Les récents débats autour de l’Algérie ont relancé la machine à repentance. Dans les colonnes du Monde, un aréopage de vieilles figures de la gauche exige que « la République rende hommage aux victimes de l’OAS ». Non seulement cette affaire appartient à un passé lointain, mais une telle demande ne fait que raviver les tensions autour d’une des dernières pages de l’histoire coloniale. Jamais les détracteurs, obsédés par la décolonisation, n’exigeront des excuses pour les crimes du FLN… Les mots ont ici une importance cruciale. Là où les activistes de l’OAS se considèrent comme des résistants à l’abandon d’une partie du territoire, la gauche y voit une organisation terroriste. La même symétrie s’applique au FLN, perçu comme une organisation terroriste par la France, mais comme une force d’émancipation nationale par la gauche et par Alger. Sans même évoquer les combats historiques entourant la Seconde Guerre mondiale, où la gauche, celle du pacte germano-soviétique et de Pierre Laval, se pare de lauriers à coups de raccourcis historiques.
Ce conflit, champ de bataille parasitaire par excellence, mêle rente mémorielle, tabous absolus et réécriture permanente. Il favorise également la construction de concepts absurdes, comme celui d’« islamo-fascisme ». Tout est réduit à une opposition binaire entre ce qui relèverait du national-socialisme et du fascisme, et une sacro-sainte démocratie, relookée aujourd’hui en « État de droit ».
Des motifs d’espoir
Le temps permettra, tôt ou tard, d’en finir avec cette obsession mémorielle pénible et cette lecture anachronique du présent, systématiquement opérée à partir d’événements désormais lointains, dont les circonstances n’ont plus rien à voir avec notre époque. Par ailleurs, les nouvelles générations semblent parvenir à s’extraire de ce passé à la lecture imposée et de cette culpabilisation permanente et paralysante.
La clé pour tourner la page est évidente : il faut assumer l’histoire dans son entièreté et refuser de s’en excuser. François Mitterrand disait de ceux qui réclamaient des excuses de la France pour son rôle réel ou supposé durant la Seconde Guerre mondiale : « Ces gens-là entretiennent la haine. » Il faut admettre que le vieux président socialiste avait raison. Les pays n’ont pas à s’excuser. Le pardon est une démarche individuelle, non collective, sous peine de déshumaniser les hommes et de diluer la responsabilité des véritables coupables.
Il ne s’agit pas d’oublier le passé ou de le réécrire, mais de s’extraire d’une vision victimaire ou culpabilisante de l’histoire. Apprendre et ne pas subir, essayer de comprendre, analyser au lieu de croire : voilà la voie à suivre.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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